Récit d’une Aventure en Corse : Enchaînement du Mare a Mare Sud et Mare a Monti Sud en 7 jours
De Porto Vecchio à Ajaccio, traversés des magnifiques sentiers corses du Mare a Mare Sud et Mare a Monti Sud. Une petite semaine d’aventure, pour faire les 140 km et 6000 de d+, avec des découvertes, de paysages incroyables et de rencontres inattendues milieu Octobre 2024 !
Arrivée et Jour 1 – Porto Vecchio – Levie via Cartavalone
Arrivée à Ajaccio à midi, nous rejoignons la ville depuis l’aéroport à pied, puis prenons le bus en direction de Porto Vecchio. Trois heures de trajet, un vrai manège à sensations, avec des virages serrés qui nous donnent l’impression d’être dans un rallye avec Sébastien Loeb en pilote de minibus !
Une fois arrivés et descendus du bus nous découvrons la ville, et le bord de mer. C’est un nom très connu mais cela fait ‘tout petit’ (~12.000 habitants). Vient ensuite la recherche de notre gîte AirBNB. L’adresse donnée à un taxi local, tourne à l’épopée : pas de numéro de téléphone ni d’adresse exacte. Résultat après plusieurs échanges écrits : 2 km de marche avec une frontale pour finalement trouver l’endroit – Chez Farah – Rte de Nota, 20137 Porto-Vecchio.
Le lendemain matin, un départ improvisé avec pour tout petit-déjeuner quelques madeleines à grignoter. Nous nous lançons sur les chemins. Hic.. nous avons appris la veille que certaines routes seront coupées à la circulation pour le passage du rallye historique du tour de Corse. Il nous faut passer les chekc point à pied avant les voitures. Nous accélérons le pas, pour ne pas rester bloqué. Après une montée un peu plus rapide que prévue, nous nous offrons une pause café bien méritée.
En chemin, nous observons des traces de sangliers : la terre est retournée, les chemins saccagés par leur passage. Ramona aperçoit même un renard !
Nous poursuivons notre chemin jusqu’à Carbini, où nous dégustons des pâtes à la carbonara, avant de repartir à travers une forêt de pins géants. Le dénivelé sera plus tranquille. Après 26 km, nous atteignons Levie, notre point de chute pour la nuit : Gite d’étape Levie : 04 95 78 46 41 | 06 22 31 25 09 – Mme Uberto
Jour 2 : De Levie à Serra-di-Scopamène
Nous continuons à suivre la trace orange en direction de Quenza puis Serra-di-Scopamène.
Dès le départ, nous avons la vue sur Serra à environ 7/9 km à vol d’oiseau, mais comme nous ne sommes pas des oiseaux, on fait le tour !Comme la veille, mais un peu moins bien indiqué, le chemin est néanmoins très accessible. Pas dix mètres sans croiser un champignon coloré ou de la terre retournée par les sangliers.
Près d’un site préhistorique, on apprend que les Corses sont ici depuis –7000 (i.e: 7000 avant JC).
Entre roches, et pierres.. un peu de terre labourée par les cochons. Sur les côtés, des pins, des chênes, des arbousiers.. Au détour de notre marche, nous croisons des lézards, chèvres sauvages, cochons sauvages, et même des vaches en liberté. Les animaux ne manquent pas sur ce chemin !
Pour les faire partir, je leur crie mon discours préféré, celui de la chaîne alimentaire tout en faisant du bruit et en tapant mes bâtons… même si je n’ai pas fait le malin quand un cochon s’est approché de moi … (j’ai alors redoublé de bruit !!)
Finalement.. et surtout nous n’aurons pas couru a perdre Alléne (Aulléne) car nous y sommes passé, faisant un détour de 5 km avant Serra… Pour de magnifiques images. Oui, nous conseillons ce détour !
Nuit au Gîte d’étape Serra di Scopamena: 04 95 78 64 90 | 06 62 8 52 47 | 06 84 91 20 65 | scopos20127@gmail.com
Jour 3 : De Serra à Fozzano via Sainte Lucie
Hier soir nous avons diné à Serra, restaurant du coin. C’était vraiment sympa, une bonne ambiance.
En fait, tous les villageois -a priori – s’y retrouvent pour jouer aux jeux de société. Aussi aux jeux loto.. et autres PMU mais vraiment un bel endroit. J’y ai mangé du cochon, une belle saucisse locale quand Ramona a pris un gratin d’aubergines. Nous avons dormi dans le gîte d’étape en lit superposé.. (chambre privatisée du fait du peu de randonneurs !
Le matin.. lever tôt pour attaquer en même temps que le lever du soleil. Départ vers 7:30. Dans la descente, on ramasse des châtaignes.. on se dit.. ça peut être cool, mais vraiment sans y passer trop de temps non plus, car selon mon roadbook, 22 km nous attendent avec du gros dénivelé.
Alors qu’hier, nous avons emprunté des passages où passent davantage d’animaux que d’hommes.. aujourd’hui c’était moins le cas.
Vers 9h30.. premier faux pas. Après un pont, on rate une indication.. plus loin, une autre flèche orange nous guide.. le souci, c’est que ce symbole orange était une marque de déboisement.. on s’est fait 400m de montée pour rien.. mais on a retrouvé le chemin plus loin en dé-escaladant, et prenant un raccourci à travers les bois, avec nos sacs. Une belle suée. Merci le gps et les cartes !
Le tracé passe de montagne en montagne et l’on arrive fréquemment à identifier notre prochaine ville en regardant sur le flanc opposé pour plus tard, retrouver notre origine.
Le parcours est forcément vallonné et monte ou descend sauf.. plus tard. Bref arrive à Sainte Lucie et on achète un déjeuner picnic pour ne pas perdre de temps. du thon, des pommes, du taboulé, du pain et de l’eau. Nous n’ouvrons pas le thon en conserve.. tant mieux (voir plus tard).
Le chemin descend, la végétation change. Hors sujet et pas pro, mais je reçois un coup de fil pour un entretien.. on ralenti le pas pour me permettre de respirer et réfléchir, mais sans nous arrêter vraiment : nous avons un objectif quoi !! (ce coup de fil était prévu et ma condition annoncée)
La végétation change selon l’altitude. Des châtaigniers, nous arrivons aux oliviers et les chemins plus étroits sont aussi moins labourés par les cochons. Nous passons de la terre à la roche et sur notre passage, des dizaines de lézards qui bronzaient, ont fuit.
A un moment nous avons vu des cochons pas très sauvages. Ils n’ont même pas eu peur de nous. Limite.. ils nous dérangeaient plus que l’inverse.
Plus tard, à force de descendre, le moment dur arrive.. la montée. Sur le topo, elle fait peur et nous a bien fait transpirer. Vraiment. Pas un bon moment mais non plus pas le choix. Le meilleur moment, c’est la vue une fois sur le plateau, c’était magnifique. Une vue à 300 degrés (oui, presque entière) et cette marche sur la crête.. pour finir et redescendre : arrivée à Fozzano.
Le hic, c’est que notre gîte est à Santa Maria (Pascal AirBNB – Route du col de foce, Fozano) , 2.2 km de plus.. en montée de surcroît.. et bien-sûr.. l’épicerie du village est fermée. Nous avons donc pour dîner, des châtaignes et du thon en boîte avec des petits pains suédois 😁.
Voici une belle journée ou notre podomètre affiche 30km..
Jour 4 : De Fozzano à Porto Pollo via Olmeto
Réveil matinal, pour une longue marche mais surtout déjà, rallier notre départ a 2km. 8h.. on est sur la piste.
Ça descend, et on passe par des chemins ou j’ai l’impression d’être un éléphant tant les herbes gênent.
Évidemment. Voyant le topo.. il est clair que ça remonte et après le pont.. c’est parti. La montée est très raide.
A ce niveau, la distance joue mais le sol n’est pas vraiment en terre. Il y a tanto, de gros cailloux, tanto des rochers taillés par les pluies et passants. La vitesse chute. Le sac devient très lourd. Il fait chaud. Il est juste 9h30.. nous sommes trempés..
Le paysage reste comme celui des jours précédents, entre pins, forêt.. parfois dense et permettant d’être à l’ombre. S’en suit une descente très raide vers Olmeto (nous n’y mangeons pas une omelette mais une salade de chèvre chaud. Très bonne). On aura bu sur place, presque 2l d’eau. Il faut dire, nos 2l du matin ont été vite bu avec ce dénivelé et nous sommes arrivés au resto avec l’impression de sortir d’un désert.. bouche sèche !
On repart du resto avec de l’eau pour la suite.. et à part une grosse montée, le reste était plutôt roulant. Nous avons pu voir une tortue (oui.. on s’est demandé aussi comment elle pouvait être là) et des chèvres. Le chemin était donc, roulant jusqu’à la fin.. enfin celle du chemin car il se finit comme ça, sur une route nationale, les 6 derniers km en bord de route.. sans trottoir, avec les voitures qui passent à côté.. pas top du tout cette arrivée à Porto Pollo. Il est presque 18h, et on ne a marre.. dommage car cette petite ville de 210 habitants, en bord de plage mériterait sûrement un peu plus de temps.
Soirée très reposante à l’Auberge Kalliste – Porto Pollo.
Fin de la première partie du chemin. Mon avis : Globalement, ce Mare a Mare sud en Corse, est vraiment sportif, bien indiqué (encore plus sportif si l’on cumule les étapes) mais manque un peu d’opportunités pour des vues panoramiques.
Jour 5 : De Porto Pollo à Bisinao via Coti-Chiavari
Hier soir, après cette marche de 6 km en bord de nationale, mais aussi avec la température et l’image d’une transpiration qui a duré la journée, on a douté. Continuer .. arréter.. mais comment s’organiser pour rejoindre la prochaine étape ? Sans solution facile, on a décidé d’essayer ce matin les 27 km..
Au sujet du soir.. ce mercredi soir.. je réalise à 19h la veille, que la réservation est pour le ‘jeudi 16 octobre’ et non ‘mercredi 16 octobre’. On parle de 2025 vs 2024. Après appel.. j’apprendrai que oui, je me suis bien planté car l’hôtel est privatisé cette année… Je suis un Boulet ! (c’est dommage car cet hotel était top, on aurait dormi dans un mini dome avec vue sur le ciel.. bref… )
Hop.. gîte de France, Google maps, Airbnb.. pour trouver une solution. On tombe sur le gîte d’étape de Bisinao, qui est fermé mais transformé en Airbnb. Ca c’est fait ! Ensuite on passe au dîner. J’ai pris une soupe de butternut et une courgette farcie. Ramona un filet de maigre sur risotto. C’était trop bon.. Bref. On continue aussi d’évaluer la suite avant d’aller nous coucher.
Ce matin du jour 5.. on était en forme… et on ne trouvait pas de Uber.. ( j’ai appris plus tard, qu’Uber est en Corse mais que dans les grandes villes). L’hotel n’a pas vraiment de contacts de taxis à proposer en cette saison : aller.. après le petit déj, on part et on verra. Évidemment à 8h du matin, quand on part, tôt pour avaler les 27km, le petit mini marché ‘proxi’ est fermé > Pas grave on trouvera plus tard.
Le début est très montant mais la pluie douce et fine fait que cela passe facilement. Au village suivant, Coti-Chiavari, l’épicerie est fermée. On commence a stresser car nous n’avons rien pour le dîner et les restaurant du coin sont fermés. Lors de notre pause a midi, nous demandons à payer pour emporter 200g… 300g de pâtes crues : impossible, la patronne ne sachant pas combien nous vendre cette denrée !
Bon. On déjeune, et on part, croisant les doigts pour que notre Airbnb nous aide.
La marche de l’après-midi se passe bien, ça enroule.. crête, et même quelques vues. Jusqu’à Pietrostella..(qui sonne comme un nom d’acteur italien, ou un vin… ) .. et ensuite, cela descend très sec, puis remonte (très) dur jusqu’à notre ville d’arrivée, Bisinao. AirBNB remplaçant actuellement le Gîte d’étape ‘A funtana’.
Accueil extraordinaire lors de notre arrivée, notre hôte nous a proposé une solution pour le dîner (plateau de pates, avec gruyère râpé, du pain et du fromage ainsi qu’une crème dessert) , ça sera donc une belle journée et 27 km de plus. 👍
On l’a faite cette étape.. aller, plus qu’une étape et finir les 15 derniers km pour atteindre 140 km total, pour 5800m de d+
Jour 6 : De Bisinao à Porticcio puis Ajaccio
Hier soir, dîner de pâtes ingurgité, on a regardé France 2… « soupçons » série policière Française, ça passe !
Ce matin, nous avons décidé de nous lever comme d’habitude, pour éviter la pluie et arriver au sec. 7h: debout, pour un petit déjeuner rapide. Micro café (Merci le gîte) le reste de pain et nos madeleines englouties.. on part.
Ça monte raide dès le début, bon échauffement. Et puis d’un coup, nos traces gps ne correspondent pas au terrain. Il y a bien 300m d’écart. Il faudrait redescendre mais en bas déjà c’était décalé. On croise une voiture stationnée dont la clé était sur la porte. On se demande.. non, on ne l’utilise pas.. on continue on verra bien, et puis si Google maps dit que c’est bon.. c’est bon ! 🤪
Contrairement aux jours d’avant.. pas de piste a chier.. enfin pistachier par contre les bourdons sont là depuis le début du chemin, à Porto Vecchio. Ils sont si gros que tu croirais qu’un drone te suit !
Le tracé redescend. La lumière augmente avec la température. C’est beaucoup moins facile quand le soleil tape un peu. Et encore, on descend. La descente, je trouve ca plus difficile pour les jambes mais facile pour le cardio, d’ailleurs, j’ai fait quelques mesures : notre vitesse avec sac.. 3.3 km en montée pour 4.4 sur plat : C’est assez pour faire ces 25/30 km par jour..
Nous sommes arrivés a 12:30 a Porticcio, assez tôt pour déjeuner avant de prendre le bateau pour rejoindre Ajaccio de l’autre côté de la baie (5 euros par personne).
Sur ce dernier tronçon, nous n’aurons croisé que deux personnes… Ça fait une moyenne de deux personnes croisées par jour sur ces chemins, et tous avaient des profils plutôt sportifs, et doublaient des étapes.
Sur le bateau, afin d’éviter d’imposer notre odeur aux autres passagers, nous nous mettons, à l’extérieur, devant. Bien nous en aura pris : Un dauphin nous a escorté sur quelques centaines de mètres, à faire des sauts autour du bateau.. Incroyable meme si impossible de le cadrer pour la photo !
Un peu de marche en plus, on repasse devant la station de bus .. devant le ‘proxi’ ou l’on a acheté nos vivres du début, c’est un peu de nostalgie mais c’est aussi bien de finir !
Arrivés à l’hôtel sous quelques gouttes de pluie.. douche, repos ..et fin du périple Corsé !! 🍾🎊